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Musée Chanvre    &   Ganterie 

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Les lavoirs 

Longtemps la lessive s'est faite au bord de la rivière sur une pierre inclinée ou une simple planche et sans abri.

A la fin du XVIIIème siècle un besoin d'hygiène croissant se fait sentir en réation de la pollution industrielle et des épidémies ont vues les
premières constructions de lavoirs. Cela s'est accentué avec la loi du 3 Février 1851 qui vote un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs. Certains conférent au lavoir l’allure d’un petit temple où s’incarne la part des lavandières elles-mêmes dont la tâche répétitive et souvent épuisante se trouve valorisée, presque sacralisée, par un édifice remarquable.

Témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d'une époque révolue et rappellent le dur labeur de nos grands-mères.


Le Lavoir est un lieu éminemment social dans chaque village. C'est l'endroit ou les femmes se retrouvaient une fois par semaine ou plus et ou l'on échangeait toutes les dernières nouvelles du village voir de la région. On y chantait : Tous les jours moins le dimanche on entend le gai battoir, battre la lessive blanche dans l'eau limpidide du lavoir Refrain d'une chanson de Pierre Dupont (1848).


Le rôle social du lavoir était primordial. C'est là que les copines se retrouvaient, chacune ayant sa place bien précise, sous l'autorité de la doyenne. On riait, on papotait, et il est évident que les commérages allaient bon train. Mais pas plus qu'aujourd'hui sans doute, car la nature humaine est restée la même et il ne faut pas oublier que ce sont en général les hommes qui ont répandu cette idée. Les femmes qui ne pouvaient pas faire garder leurs enfants en bas âge les amenaient au lavoir. Toute présence d'un adulte masculin était interdite et en cas d'infraction l'homme était parfois assailli et jeté à l'eau sans ménagement sous les risées et les moqueries de tout le groupe. Dès lors on comprend combien il était important que la corvée de lessive soit ainsi rendue plus supportable grâce à une ambiance enjouée aussi agréable que possible.

C'est ce rôle social qui donne au lavoir toute son importance. Il est d'ailleurs probable que les premières prises de conscience des injustices engendrées par la difficile condition féminine de l'époque s'y soient développées.


L'utilisation des lavoirs a été progressivement abandonnée au XXe siècle. Le lavoir a laissé la place à la machine à laver, bien plus pratique à partir de 1950. Qui se souvient des lavandières ? Désormais dans les lavoirs désertés, il n'y a plus que le bruit de l'eau. Elle chantonne dans le volume, sans plus jamais être tressé de voix et de regards, elle court de bac en bac, limpide, et n'emporte plus de traînées savonneuses.


Par un louable souci de redonner à ces vestiges leur aspect d'autrefois, on est tenté d'en faire de simples structures minérales propres et nettes comme elles l'étaient sans doute à l'époque de leur utilisation.
Mais les temps ont changé et les lavoirs ne retrouveront plus jamais leur importance passée. Plutôt que d'en faire de rutilantes pièces de musée attendant éternellement leurs lavandières disparues, il est préférable de les mettre en valeur dans un environnement accueillant que l'on respectera. Si quelques herbes envahissent modérément un lavoir, si des lentilles d'eau couvrent en partie son bassin, le visiteur comprend qu'elles traduisent son ancienneté. Si une pelouse, des fleurs et de grands arbres l'entourent, il tombe sous le charme d'un endroit à la fois pittoresque et harmonieux. Et l'on n'a jamais envie que ce que l'on aime disparaisse.

La préservation du patrimoine passe aussi par l'émotion qu'il suscite.

Planche à laver et savon de Marseille

Coffres à laver et battoir

Brouette pour le transport du linge

Les fers à repasser